Historique
Il était une fois ...
Premiers pas des premiers GEIQ
C'est en 1988 que l'idée qui allait donner naissance aux GEIQ voit le jour dans les milieux de la coopération agricole en région Poitou-Charentes. Portés par la cellule Recherche et Développement du Fond d'assurance formation de la coopération agricole (FAFCA), les premiers GEIQ se heurtent à de nombreux obstacles: le concept est nouveau, le cadre juridique pas encore rôdé, les administrations plutôt réticentes... et l'expérience tourne court.
Toutefois, l'idée n'est pas morte! Et deux ans plus tard, en Ille-et-Vilaine, le groupement d'employeurs "Entraide rurale en pays de Vilaine" est lancée autour du métier d'agent d'exploitation rurale. Ce groupement est à l'origine géré par un organisme de formation et ne revendiquera l'appellation GEIQ que quelques années plus tard. Affichant aujourd'hui 25ans et une belle vitalité, il continue de créer des emplois sur trois départements. Pourtant à l'époque, cette opération pionnière restera discrète et ne sera pas source d'essaimage.
Citation :
"Dès le début, il nous est apparu que le GEIQ était une mécanique originale qui permettait tout à la fois de gérer collectivement le risque lié à l'embauche sans précariser l'emploi mais aussi créer de la compétence en parfaite adéquation avec le développement de l'entreprise."
Jean-Claude Colombani,
ancien président du CNCE/GEIQ
C'est en 1991 qu'a lieu la véritable traduction du concept GEIQ. Une association de Périgueux spécialisée dans l'accueil et l'insertion de personnes en difficulté sociale, l'APARE, souhaite alors bâtir un outil d'insertion impliquant les entreprises classiques et mettant en œuvre un processus de formation. Une publication de la Fondation De France relatant les expériences à Poitiers avec le FAFCA suscite l’intérêt de l'APARE.Une collaboration active entre le FAFCA et l'association périgourdine permettra de mettre sur pied le "GEIQ Dordogne", vite rebaptisé GEIQ 24, et de définir ses axes de travail: monter un groupement d'employeurs qui propose des temps de formation et travailler dans le secteur du bâtiment. Le 26 juin 1991, l'assemblée constitutive du GEIQ 24 marque le véritable coup d'envoi de l'aventure des GEIQ.
Parallèlement, en 1991, la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) crée une mission dédiée à l'insertion par l'activité économique. L'un des responsable de la FNARS au plan national n'est autre que le dirigeant de l'APARE. Le lien se fait naturellement, la FNARS s'intéresse rapidement à l'expérience menée par le GEIQ 24 et s'attachera à favoriser leur développement au plan national.
Portrait de pionniers
Au fil des ans , l'équipe GEIQ 24, dirigée par Laurent GONTHIER et Philippe FAGETE, à fait évoluer pratiques et méthodes pour adapter l'outil. Par exemplela possibilité de mettre en oeuvre le multi-tutorat durant un contrat de professionnalisation (et son "ancêtre" le contrat de qualification) et donc l'organisation de parcours qualifiants et cohérents avec une mise à disposition auprès de plusieurs entreprises. En 25 ans, le GEIQ 24 totalise plus de 2000 embauches et travaille annuellement avec près d'une centaine d'entreprises de Dordogne. L'outil GEIQ est également là pour aider l'entreprise dans l'évolution de son activité et des besoin en formation, l'un des leviers étant "l'individualisation des parcours que ce soit sur les rythmes de formation, le renforcement ou l'ajout de modules".
Céer des ponts entre des mondes complètement cloisonnés
Citation :
"La particularité des GEIQ est d'avoir vu le jour sous l'impulsion d'acteurs du social mais aussi d'avoir eu immédiatement pour objectif de travailler largement avec des chefs d'entreprise. Cette spécificité a parfois soulevé de vifs débats car certains auraient aimé maintenir les GEIQ dans le monde du social: la méthode des GEIQ impliquait en effet la gestion des dispositifs d'insertion avec les entreprises adhérentes. Or les travailleurs sociaux portaient rarement positif sur le monde de l'entreprise. La méfiance était d'ailleurs réciproque, et aujourd'hui encore, ce n'est peut-être toujours pas une évidence de faire collaborer ces deux univers. Pour dépasser ces réticences, il fallait organiser des rencontres, développer des outils, démontrer que des expériences fonctionnaient, que les résultats étaient au rendez-vous. Car le véritable intérêt de ce réseau est bien de lier le monde associatif, les formateurs, les entreprises, collectivité locales, etc. Nous vivons dans une société cloisonnée. Le GEIQ est un outil qui créé des ponts entre des mondes qui s'ignorent."
Marc GAGNAIRE,
chargé de mission d'insertion par l'activité économique à la FNARS de 1991 à 1998,
puis directeur adjoint de la FNARS jusqu'en 2010